Le projet Atlas du paysage arrive à son terme par l'exposition au Pavillon de l'Arsenal
21, bd Morland - 75004 Paris
Du 26 septembre au 27 octobre 2024. Exposition collective.
L'inauguration aura lieu le 25 septembre à 19h.
Démarche et exposition portées par la Préfecture de la région d'Île-de-France, la Ville de Paris et le Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de Paris, le laboratoire de recherche Habitat Research Center de l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne, et présentées au Pavillon de l'Arsenal.
Pour plus d'informations sur l'exposition et s'inscrire pour le vernissage : https://www-pavillon--arsenal-com.translate.goog/fr/expositions/13019-un-atlas-de-paysages-pour-paris.html?_x_tr_sl=fr&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en&_x_tr_pto=sc
Pour toute demande de la reproduction ou l'autorisation d'image veuillez contacter Adagp www.adagp.FR ( rubrique « faire une demande d'autorisation en ligne)
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Le 4 juillet 2024 vernissage avec la collective Ladies Frist à la galerie Cécile Dufay 78 av de Suffren 75015
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À venir : exposition collective à la galerie Asso Pikk
7ème Printemps du dessin 2024 / exposition personnelle "Le Prix et La Valeur " à la médiathèque de l'hôpital Pompidou
Exposition : Printemps du dessin 2024. Expositon "Le Prix et la Valeur" (artistescontemporains.org)
Vidéo Ali Sattarpour Ali.Sattarpour | Voici la nouvelle vidéo que j'ai réalisé pour pour l'artiste Ene Jakobi @enedrawingartist sur son exposition à la médiathèque de l'hôpital… | Instagram
du 2 avril au 21 juin 2024
au 20 rue Leblanc 75015 PARIS
Les dessins disponibles chez ADAGP: ADAGP Images | ADAGP
Les dessins d'Ene Jakobi disponibles à la location pour les entreprises , à la Galerie TAC : Ene Jakobi | Artiste Dessinateur | The Art Cycle
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Exposition “Loire” III
Mois de la francophonie 2024 , dans le programme de l'Institut français d'Estonie
Frankofooniakuu kultuuriprogramm 2024 - Prantsuse Instituut Eestis (ife.ee)
Du 7 février au 2 juin 2024 à Kodulinna Maja ( Günaasiumi 3, Vielle Ville de Tallinn)
Dessin sur l'affiche: "Tour de l'Horloge à Beaugency", encre de Chine sur papier, 42x29 cm, France
Du 7 février au 2 juin 2024
Lundi, mercredi vendredi de 11h à 18h
Jeudi de 15h à 18h
Samedi et dimanche de 11H à 16h
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Exposition : Loire III (artistescontemporains.org)
Ene Jakobi joonistused Loire'i orust | Nõmme kultuurikeskus - Prantsuse Instituut Eestis (ife.ee)
“Le travail d'Ene, c'est un récit de vie, le partage d'une expérience sensible et spirituelle. À travers une grande virtuosité et maîtrise des techniques et médiums empruntés , Ene Jakobi révèle au monde ses sensations intérieures. Et pourtant, pourtant, au travers de ces dessins de édifices historiques et religieux, Ene s'attaque à nos icônes et à nos images les plus persistantes: nos représentations pénibles
L'œuvre de l'artiste est d'ailleurs habitée par cette conscience: une conscience humaine et artistique. Elle nous plonge dans ses longues promenades au fil des villes et villages de France que selon elle, “chacun doit visiter avant de mourir”. Les promenades d'une rêveuse solitaire qui a pourtant bien les pieds sur Terre. À la différence de Rousseau, Ene dit sans dire et immerge le spectateur dans une aventure humaine, celle de sa vie, celle de la nôtre, celle que nous connaissons tous et dont nous sommes imprégnés.
On peut ainsi percevoir dans son travail, une capacité à tisser des liens entre les images du monde et de l'esprit.
Ces dessins offrent également une expérience hors du temps au regardeur en donnant l'impression que le temps s'est arrêté. L'atmosphère mystérieuse qui y règne renforce ce sentiment de suspension dans un moment figé, créant une expérience immersive pour le spectateur. En somme, ces dessins sont une invitation à explorer les limites de notre perception et à questionner notre interprétation du monde.” – Camille Sauer
LOIRE. Ene Jakobi: ” On dit souvent que nous, les artistes, nous ne sommes pas utiles alors je ne vais rien dire sur la Loire mais je confie ma défense à René Boylesve et René Benjamin. Je donne aussi la parole à Victor Hugo, Honoré de Balzac et Jean de Meung. Soyez indulgents avec Victor Hugo, il ne connaissait pas Héléna O'James ni “Phèdre sans Racine” :
“/… la France: “pays équilibré”. Ce qui ne veut pas dire “pays dénué de passion”, car alors la France serait inhumaine; cela ne veut pas dire:” pays bien sage et de toute sécurité”, car songez aux inondations soudaines de ce fleuve à l'air endormi! Cela veut dire que, parmi toutes les choses extrêmes que conçoit fatalement l'humanité active, inquiète ou délirante, la France fluctuante, divisée, déchirée en îlots comme la Loire, arrive toujours à se faire un lit, vaste et aisé, et où tout homme, de quelque origine qu'il soit, se repose, rêve, pense et dort- un peu mieux qu'ailleurs” – René Boylesve (1867-1926) , La Touraine 1923
“On a beaucoup trop venté la Loire et la Touraine… Une eau jaune et large, des rives plates, des peupliers partout, voilà la Loire. Le peuplier est le seul arbre qui soit bête…. Il y a pour mon esprit je ne sais quelle ineffaçable ressemblance entre un paysage composé de peupliers et une tragédie écrite en vers alexandrins. Le peuplier est, comme l'alexandrin, une des formes classiques de l'ennui.” – Victor Hugo , juillet 1843
« La tragédie en alexandrins, c'est la Loire; le drame de cape et d'épées avec ses accessoires pittoresques, ce sont les monts, les neiges éternelles, les précipices, les solfatares, l'Océan, les Planètes, que sais-je encore! C'est Hugo, Hugo avait toutes les raisons possibles de ne point aimer la Loire. » René Boylesve
“On n'a pas de droit de parler de la Loire comme d'un autre fleuve. Quand les ingénieurs ont eu la prétention d'y toucher, ils s'y sont enlisés. Comment faire sentir à leur orgueil de spécialistes que la Loire n'est pas seulement l'eau? La Loire est fait pour le plaisir, celui des sens, celui de l'esprit. Il faut l'admirer, la louer, l'aimer; il ne faut pas dire qu'on la comprend. La Loire est belle, et la beauté est un secret.” – René Benjamin (1885-1948) , L'homme à la recherche de son âme (1943)
"De temps en temps, un nuage se forme ou se déforme. Un autre, que je ne vois pas, passe devant le soleil. Alors, il se répand une lumière plus froide, mais sans tristesse, une lumière d'âge historiques, une lumière « d'anciennes dynasties. »" Jules Romains (1885-1972) , La Guirlande des années (1941)
"C'est un fleuve très capricieux, que l'on voit parfois s'assécher et exhiber le spectacle cru de son lit: défaut majeur, assurément , pour un fleuve censé donner de l'allure aux lieux qu'il arrose. Mais je parle de la Loire telle que je l'ai vue la dernière fois: pleine, tranquille et forte, coulant lentement en amples courbes et réfléchissant la moitié de la lumière du ciel. Il ne saurait rien exister de plus beau hormis le spectacle de son cours ainsi qu'il apparaît du haut de remparts et des terrasses d'Amboise." - Henri James, Un petit tour en France, ( 1884)
« Peut-on même, les yeux fermés, dire « Blois! » sans être ébloui? Là commence l'enchantement. Là, la route comme le train, venant de Paris, tombe sur la Loire. Mon Dieu, vous pouvez l'avoir vue cent fois, la surprise reste aussi vive de lui découvrir tant de beauté! Ce n'est pas la lumière triomphante du Midi. Celle de la Loire en son éclat reste douce et fine partout. On pense dans cette lumière aux plus ravissantes femmes de jadis et de nos jours. » René Benjamin, L'homme à la recherche de son âme (1943)
".../ C'est bien là Blois, mon Blois à moi, ma ville lumineuse. Car la première impression de l'arrivée m'est restée. Blois est pour moi radieux. Je ne vois que Blois dans le soleil levant." - Victor Hugo, Actes et paroles, II ( pendant l'exil 1864)
“L'amour infini, sans autre aliment qu'un objet à peine entrevu dont mon âme était remplie, je le trouvais exprimé par ce long ruban d'eau qui ruisselle au soleil entre deux rives vertes, par ces lignes de peupliers qui partent de leurs dentelles mobiles ce val d'amour, par les bois de chênes qui s'avancent entre les vignobles sur des coteaux que la rivière arrondit toujours différemment, et par ces horizons estompés qui fuient en se contrarient.” – Honoré de Balzac ( 1799-1850) , Le Lys dans la vallée ( De Tours à Saché) / ( 1835)
« Si vous avez traversé, dans le mois d'été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisirez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d'un être aimé. » Alfred de Vigny , Cinq-Mars (1826)
“D'un mamelon proche de là
Descendait un grand et fort courant;
L'eau était claire et si froide
Qu'un puits ou une fontaine;
Un peu moins abondante que la Seine
Mais plus large.
Je n'avais jamais vu
Ce fleuve si parfait.” Jean de Meung ( ca 1240-1305), Le roman de la Rose )
Dessin sur l'affiche:
Ene Jakobi “Tour de César et château Dunois à Beaugency”
Encre de Chine sur papier, 29 x 42 cm, France 2020
"Loire" , dessins à l'encre de Chine du 8 au 30 janvier 2024 dans le centre culturel de Nõmme:" Les dessins d'Ene Jakobi montrent comment la perception de l'œil peut influencer la façon dont nous interprétons le monde qui nous entoure. Ces dessins offrent également une expérience hors du temps au regardeur en donnant l'impression que le temps s'est arrêté. L'atmosphère mystérieuse qui y règne renforce ce sentiment de suspension dans un moment figé, créant une expérience immersive pour le spectateur. En somme, ces dessins sont une invitation à explorer les limites de notre perception et à questionner notre interprétation du monde. Le travail d'Ene, c'est ainsi un récit de vie, le partage d'une expérience sensible et spirituelle. Il donne raison à l'archéologue sud-africain David Lewis Williams qui associe la naissance de l'art à celui de la conscience. L'œuvre de l'artiste est d'ailleurs habitée par cette conscience: une conscience humaine et artistique. Elle nous plonge dans ses longues promenades au fil des villes et villages de France que selon elle, “chacun doit visiter avant de mourir”. Les promenades d'une rêveuse solitaire qui a pourtant bien les pieds sur Terre. À la différence de Rousseau, Ene dit sans dire et immerge le spectateur dans une aventure humaine, celle de sa vie, celle de la nôtre, celle que nous connaissons tous et dont nous sommes imprégnés."
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Ene Jakobi est une artiste d'origine estonienne qui vit et travaille à Paris.
Elle est diplômée en scénographie de l'Académie de Beaux Arts d'Estonie et spécialisée en dessin.
Sa pratique du dessin possède deux facettes : sous des apparences volontairement douces et réalistes, elle renferme une multitude de messages cachés et sert une vision critique sur le monde contemporain. Elle utilise le dessin réaliste comme appât pour aborder les sujets tels que les violences conjugales, la disparition d'espèces sauvages, le renouvellement énergétique. Elle questionne notre envie de posséder et de s'approprier, l'être et le paraître.
Son exposition "Être une fleur" est tout à fait représentative puisqu'en représentant des fleurs de manière figurative à l'instar d'un herbier, elle aborde la difficulté des artistes à se trouver une place dans notre société. Elle puise son inspiration dans la Culture dont elle s'entoure sans cesse : Histoire,Théâtre, Danse, Philosophie, Littérature.. mais également dans sa pratique du dessin d'audience à laquelle elle se consacre professionnellement depuis plusieurs années.
Ene Jakobi est inscrite à la Maison des Artistes, no Mda 40040 .
No ADAGP 1319429
Membre adhérente d'USK Paris, La Condamine et Les galeries pour tous
Ene Jakobi, A fleur de peau… Et de peines (canolinecritiks.blogspot.com)
Dessins de presse et tribunaux, une histoire française des croquis d'audience (lemonde.fr)
"Être une fleur" III du 19 septembre au 11 novembre 2023 à la galerie Kadriorg , commissaire d'exposition Tiiu Rebane. Avec le soutien de la Ville de Tallinn
"Être une fleur" II du 9 mai au 9 juin 2023 à la médiathèque de l'hôpital Pompidou ( 20 rue Leblanc PARIS 75015 ), dans le cadre du 6e Printemps du dessin et avec un financement du Centre-Inter-Médiathèques/CFDC/APHP et le soutien de la DRAC Ile de France
"Être une fleur" II bis du 20 avril au 17 mai 2023 (Printemps du dessin 2023) à l'ambassade d'Estonie (17 rue de la Baume PARIS 75008). L'exposition organisée dans le cadre du 6e Printemps du dessin et en collaboration avec la médiathèque de l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP)
"Être une fleur" I , octobre 2022 à l'église Saint Bathélémy de Boutigny-sur-Essonne , exposition organisée par la Mairie de Boutigny-sur-Essonne
Texte d'exposition par Ene Jakobi:
Lorsque je demande à une artiste d'incarner une fleur pour mon exposition, alors là bien évidemment, des explications s'imposent…
Déjà il y avait longtemps que j'avais compris que cela ne sert à rien d'attirer l'attention du public avec quelque chose de sanglant, effrayant ou horrible. J'ai donc l'habitude de cacher mes messages de plasticienne au sein de mes oeuvres bien jolies, bien belles. Mais méfiez-vous des apparences! Pour cette exposition j'ai choisi de présenter de belles illustrations botaniques et des dessins réalisés pendant le confinement à Paris en 2020 et 2021. Comme vous pouvez le découvrir dans les titres, certains de ces dessins portent le nom d'une artiste: la compositrice estonienne Elo Masing, l'artiste franco-américaine Velvet d'Amour, la peintre estonienne Kaie Kal, la chorégraphe Odile Gheysens, l'artiste plasticienne Dagmar Kase, la professeure de tango Sandrine Navarro, la réalisatrice des films d'animation Marili Sokk, la photographe Flavia Raddavero, la poétesse Ophélie Camélia , journaliste Fanny Cohen Moreau etc. Elles ont toutes un travail créatif et elles ont choisi “d'être une fleur “parmi mes dessins. Le recto de mon dessin présente donc une personne (qui a un travail créatif) à travers une image de fleur. On offre souvent des fleurs aux artistes: pour une première, pour un vernissage, pour la représentation d'un livre, un film…
Mais ce n'est pas tout.
Pour le verso de mêmes dessins j'ai demandé à chacune de ces personnes d'écrire une phrase la plus horrible, la plus injuste, la plus déplacée qu'elles n'aient jamais entendu sur leur travail. Et vous savez, quand on prononce ces phrases en connaissant le travail remarquable de ces personnes, ces phrases deviennent alors drôles ou ridicules et perdent tout leur pouvoir de blesser l'artiste en question. Mon idée de départ était donc de laisser ces phrases en secret, de les enfermer d'une façon sûre et définitive derrière le dessin, cachée sous le cadre. Pour ôter la blessure d'une certaine façon. À ma grande surprise il y avait aussi des artistes qui ont demandé de rendre ces phrases publiques en les intégrant au titre, à côté de leur nom. J'ai répondu positivement à leur demande, car ces phrases irrespectueuses et injustes pourraient bien consoler d'autres artistes après nous.
Bien sûr, en aucun cas, je ne suis contre la critique. Le critique doit nous rendre meilleur, mais être fondée. Aujourd'hui, à l'ére d'internet, j'ai malheureusement l'impression que beaucoup perdent leur sens critique en le remplaçant par les insultes anonymes. La compositrice Elo Masing a par exemple choisi pour cette occasion de mettre en lumière un commentaire désobligeant sur Youtube, alors que Velvet d'Amour a souligné son point de vue “artiste- toujours gagnante” : “Si les gens passent du temps pour commenter mes affaires sur l'internet, alors je trouve que j'ai déjà gagné car ces personnes prennent du temps pour attirer l'attention sur moi”.
Dans notre société, on met souvent le travail des artistes en question. On se demande si ils veulent vraiment être payés pour leur travail ou leur prestation. Et nous, les artistes? Pourquoi on ne demande jamais à notre banquier, dentiste ou boulanger avec une voix grave et arrogante :” Savez-vous faire le grand écart? Savez vous quand même jouer au moins quelques suites de Bach? Vous avez déjà présenté un film à Cannes? Vous savez dessiner un cheval? Vous voulez de l'argent pour ça? Est-ce que vous travaillez bourré? C'est quoi votre vrai boulot?” L'Institut National de l'Histoire de l'Art (INHA) a réalisé pour ses vingt ans une série de conversations sur le thème “‘A quoi sert l'histoire de l'art aujourd'hui?” . Souvent j'entends des gens qui demandent :”Qui a besoin d'art?”. L'art est actuellement la seule chose que l'humain a inventé pour nous rendre immortels. Pour cette série, j'ai dessiné des plantes vivantes, tout d'abord par souci d'écologie. Malheureusement beaucoup de ces fleurs n'ont survécu ni à la canicule ni à mes piètres connaissances en jardinage. Sur mes dessins elles sont immortelles, comme les artistes représentées.
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“Être une fleur”, dessins Ene Jakobi, texte Camille Sauer
Tandis que les natures mortes du XVII/XVIIIème siècle mettaient en lumière les relations complexes qu'entretenaient l'individu avec la vie et la mort, le projet d'œuvre de l'artiste Ene Jakobi intitulé “Être une fleur”, témoigne d'une lutte de la vie avec la vie elle-même.
En partant d'une discipline interdite dans les années 90 au sein des Beaux-arts, Ene va s'adonner à l'illustration botanique afin de transgresser les règles d'un naturalisme attaché à la vérité scientifique.
De cet interdit, Ene va se saisir des plantes afin d'y exprimer des états d'âmes. C'est ainsi qu'elle va dessiner aux crayons de couleurs, des végétaux avec une très grande minutie. Il ne s'agit pas seulement d'être fidèle à la réalité, il s'agit de capter la relation complexe qui la lie à cette plante.
Aussi, rien de plus évident pour elle que de croiser la vie d'une plante avec celle d'un artiste. En faisant un parallèle avec le statut d'artiste, le profil chimique d'une plante est souvent unique. Les comportements des plantes sont définis comme des réponses morphologiques et physiologiques rapides aux événements, dans le cadre du temps de vie d'un individu. Les plantes s'adaptent aussi par beaucoup de traits défensifs en réponse à l'hétérogénéité de l'environnement dans l'espace et dans le temps.
C'est ainsi qu'Ene dessine des plantes sur le vif et sans jamais porter atteinte à leur environnement naturel. Bien que vivantes, les plantes semblent exister dans un entre-deux. Une sorte d'état de veille entre le sommeil et le plein état de conscience. Puis se mêle à la fragilité et l'état mouvant de la plante, la souffrance de l'artiste: Quelle a été ta principale souffrance? demande Ene à l'artiste.
De sa confession, l'artiste choisira une plante. Ene retranscrira de son côté les propos de l'artiste au dos de la toile sélectionnée par l'artiste. Chaque toile portera ainsi le nom de l'artiste interrogé: Kaie Kal, Elo Masing, Odile Gheysens, Fanny Cohen Moreau… Comme si la plante avait un pouvoir de guérison. De la souffrance, la plante, tel un remède, en fera ressortir une forme de pulsion de vie.
Quand une plante est en état de stress, endommagée ou menacée, son profil volatil change. C'est ainsi qu'Éné par le biais de sa série d'œuvres, nous pousse à imaginer les plantes non seulement comme des individus, mais comme des individus co-évoluant continuellement avec et dans des relations environnementales changeantes qui elles-mêmes sont en train d'évoluer de manières complexes. Et si l'artiste avait cette capacité à se métamorphoser, à s'adapter? Et si l'artiste avait plus de ressources qu'un individu ordinaire?
Les plantes ne sont en aucune façon des êtres isolés dans une externalité qui serait configurée comme externe ou étrangère. Ces observations qui nous poussent à reconnaître la possibilité que les plantes soient des singularités complexes, nous conduisent également à nous interroger sur le statut de l'artiste au sein de son écosystème. Un écosystème redoutable et parfois redouté par l'artiste lui-même.
L'œuvre d'Ene, c'est une promesse à la vie, une promesse à soi et la volonté de se réparer et de se libérer de ses vieux démons par le pouvoir des plantes. Tantôt fragiles, tantôt toxiques, les plantes nous confrontent à une certaine image du sublime. Un sublime contemporain tel que repris par l'historien Nicolas Bourriaud et qui définit la beauté naturelle comme un état qui nous déstabilise et qui dérègle nos facultés perceptives. Une nature bien vivante mais menaçante donc. Menaçante pour qui? La nature à la fois humaine et artistique nous le dira.”
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Expositions à venir:
Exposition collective organisée par le Ministère de la Justice . Dessin de presse, dessin judiciaire, France 2023/2024
"Opéra Garnier" Dessins à l'encre de Chine Ene Jakobi / poèmes Flavie Naudou ( l'auteure de Monachopsis, éditions Sydney Laurent) Salle Saint Roch à Boutigny-sur-Essonne 2024
Vues depuis l'hôpital Pompidou , à la médiathèque de l'hôpital Pompidou , Paris mars 2025
Vendredi 24 Février 2023
Vendredi 24 Février 2023
Ene Jakobi, A fleur de peau… Et de peines (canolinecritiks.blogspot.com)
Mercredi 23 Novembre 2022
Dessins de presse et tribunaux, une histoire française des croquis d'audience (lemonde.fr) (avec un peu de retard pour publier le dossier de presse...)