2/35 - No 4. « Kaie Kal . Trèfle d'eau» II

No 4. « Kaie Kal . Trèfle d'eau» II (2/35) - Expo « Être une fleur » - ENE
Expo « Être une fleur »
Ene Jakobi

No 4. « Kaie Kal. Trèfle d'eau » II
Crayon couleur sur papier noir, 50x60 cm , 2021
Collection particulière
Exposition "Être une fleur" , ENE JAKOBI dessins
Vernissage samedi 15 octobre à 11h à l'église Saint-Barthélemy de Boutigny-sur-Essonne
( rue des Cordeliers)
Boutigny-sur-Essonne - Site officiel de la commune (boutignysuressonne.fr)

Lorsque je demande à une artiste d'incarner une fleur pour mon exposition, alors là bien évidemment, des explications s'imposent...
Déjà il y avait longtemps que j'avais compris que cela ne sert à rien d'attirer l'attention du public avec quelque chose de sanglant, effrayant ou horrible. J'ai donc l'habitude de cacher mes messages de plasticienne au sein de mes oeuvres bien jolies, bien belles. Mais méfiez-vous des apparences! Pour cette exposition j'ai choisi de présenter de belles illustrations botaniques et des dessins réalisés pendant le confinement à Paris en 2020 et 2021. Comme vous pouvez le découvrir dans les titres, certains de ces dessins portent le nom d'une artiste: la compositrice estonienne Elo Masing, l'artiste franco-américaine Velvet d'Amour, la peintre estonienne Kaie Kal, la chorégraphe Odile Gheysens, l'artiste plasticienne Dagmar Kase, la professeure de tango Sandrine Navarro, la réalisatrice des films d'animation Marili Sokk, la photographe Flavia Raddavero, la poétesse Ophélie Camélia , journaliste Fanny Cohen Moreau etc. Elles ont toutes un travail créatif et elles ont choisi "d'être une fleur "parmi mes dessins. Le recto de mon dessin présente donc une personne (qui a un travail créatif) à travers une image de fleur. On offre souvent des fleurs aux artistes: pour une première, pour un vernissage, pour la représentation d'un livre, un film...Mais ce n'est pas tout.
Pour le verso de mêmes dessins j'ai demandé à chacune de ces personnes d'écrire une phrase la plus horrible, la plus injuste, la plus déplacée qu'elles n'aient jamais entendu sur leur travail. Et vous savez, quand on prononce ces phrases en connaissant le travail remarquable de ces personnes, ces phrases deviennent alors drôles ou ridicules et perdent tout leur pouvoir de blesser l'artiste en question. Mon idée de départ était donc de laisser ces phrases en secret, de les enfermer d'une façon sûre et définitive derrière le dessin, cachée sous le cadre. Pour ôter la blessure d'une certaine façon. À ma grande surprise il y avait aussi des artistes qui ont demandé de rendre ces phrases publiques en les intégrant au titre, à côté de leur nom. J'ai répondu positivement à leur demande, car ces phrases irrespectueuses et injustes pourraient bien consoler d'autres artistes après nous.

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